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29 juillet 2005 5 29 /07 /juillet /2005 00:00

 

Madame Rosa avait des cheveux gris qui tombaient eux aussi parce qu'ils n'y tenaient plus tellement. Elle avait très peur de devenir chauve, c'est une chose terrible pour une femme qui n'a plus grand chose d'autre. Elle avait plus de fesses et de seins que n'importe qui et quand elle se regardait dans le miroir elle se faisait de grands sourires, comme si elle cherchait à se plaire. Dimanche elle s'habillait des pieds à la tête, mettait sa perruque rousse et allait s'asseoir dans le square Beaulieu et restait là pendant plusieurs heures avec élégance. Elle se maquillait plusieurs fois par jour mais qu'est-ce que vous voulez y faire. Avec la perruque et le maquillage ça se voyait moins et elle mettait toujours des fleurs dans l'appartement pour que ce soit plus joli autour d'elle.
Quand elle s'est calmée, Madame Rosa m'a traîné au petit endroit et m'a traité de meneur et elle m'a dit que les meneurs étaient toujours punis de prison. Elle m'a expliqué que ma mère voyait tout ce que je faisais et que si je voulais la retrouver un jour, je devais avoir une vie propre et honnête, sans délinquance juvénile. Le petit endroit était encore plus petit que ça et Madame Rosa n'y tenait pas tout entière, à cause de son étendue et c'était même curieux combien il y en avait pour une personne si seule. Je crois qu'elle devait se sentir encore plus seule, là-dedans.
Lorsque les mandats cessaient d'arriver pour l'un d'entre nous, Madame Rosa ne jetait pas le coupable dehors. C'était le cas du petit Banania, son père était inconnu et on ne pouvait rien lui reprocher ; sa mère envoyait un peu d'argent tous les six mois et encore. Madame Rosa engueulait Banania mais celui-ci s'en foutait parce qu'il n'avait que trois ans et des sourires. Je pense que Madame Rosa aurait peut-être donné Banania à l'Assistance mais pas son sourire et comme on ne pouvait pas l'un sans l'autre, elle était obligée de les garder tous les deux. C'est moi qui étais chargé de conduire Banania dans les foyers africains de la rue Bisson pour qu'il voie du noir, Madame Rosa y tenait beaucoup.
- il faut qu'il voie du noir, sans ça, plus tard, il va pas s'associer.

Entre une historiographie comparée du troisième Reich et Stupeur et tremblements, je poursuis mon cycle Gary avec La vie devant soi, et ça démarre 'achement bien.

(Mais pour le coup je ne sais pas comment illustrer ça)
(Alors je fous n'importe quoi, désolé, j'ai plus toute ma tête à moi)


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commentaires

B
either : non, je commence tout juste, pi j'ai tout un été à tenir, et ça s'annonce long c'te saison<br /> tolga : juste une amie qui imite très mal les Daft Punk<br /> ludo : oui, complètement<br /> toub : retourne tout de suite soigner le camphrier Totoro que j't'ai commandé !
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M
t'as déjà lu adieu gary cooper ou pas encore ?
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T
Le texte est de Romain Gary... mais sur la photo? C'est qui? Ginette? Colette? Virginie? Suzanne????<br /> En tous les cas, sa petite robe fuschia est assez sympa ;-D. Mademoiselle Rose.
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T
Gary / Ajar, c'est de la balle intégrale
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L
et si je dis que c'est ajar, j'encule des mouches?
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