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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 11:28
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    Quand l'hôtelier nous a fait sortir du hall officiel pour nous faire accéder à notre chambre par une vieille devanture de boucherie-charcuterie, puis à la troisième marche loupée en cent mètres qui faillit nous envoyer le nez à terre en pleine rue tels deux culbutos défoncés au Madiran nouveau, on aurait dû se méfier. Rester sur nos gardes et ne pas opter pour le premier restaurant venu sous prétexte que la place est jolie et on a faim là maintenant.
    Déjà, la place. Certes, elle doit être jolie mais une fois assis-piégés sous les parasols, on ne la voit plus du tout. A peine distingue-t-on encore les desserts en bas des panneaux de menu et les mollets des statues de pierre.
    (apparté : pourquoi les restaurateurs laissent-ils leurs parasols ouverts en terrasse à la tombée de la nuit ? Après une semaine de questions sans réponse, le mystère demeure entier)
    Ensuite, le restaurant. Au bout quelques minutes, nous parvenons à attirer l'attention de la serveuse (son collègue ne semblant pas vraiment concerné par des activités futiles comme l'accueil des clients). Ladite serveuse tire la gueule de Bela Lugosi à qui on aurait essayé de refiler du jus de tomate.
    - Bonsoir, on est deux, c'est pour diner
    - (regard injecté de THC) Bah y'a des tables là-bas, comme vous voulez. Mais les tables en bord de terrasse (comprendre : à l'air libre, pas celles surplombées d'un chapiteau de cirque pour nains), c'est l'autre restaurant de la place.
    Tant pis, on est sage-on a faim, on se pose au mlieu, champ de vision réduit au format cinemascope. Et là, un rare spectacle d'incompétence et de mauvaise volonté mêlées débute sous nos yeux ébahis. Pour faire court : les bières amenées pas ouvertes (une tablée voisine de jeunes bataves devant décapsuler leurs kékènnes sur un coin de chaise), les sets de table sans couverts, les couverts sans set de table, les verres sans carafe d'eau et vice-versa, la bonne dizaine de gens qui se barrent après avoir attendu longtemps leur commande (ou après, tels les bataves, partis sans payer mais après avoir pris le temps de ranger leurs chaises et de passer à deux à l'heure devant les deux serveurs amorphes)...
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    Morceau choisi :
    - Et en boisson ?
    - Et bien on aurait bien goûté un rosé mais on ne connait pas ceux de la région, vous avez quoi de léger et fruité ?
    - Ah, en rosé on n'a plus que du côtes de Provence.
    - Oui mais il est comment ?
    - Comment ça ?
    - Bah il est plutôt doux, léger, sec, fruité, costaud... ?
    - Ah, je sais pas.
    - ...
    - ...
    - Bon, sinon il y a deux blancs à la carte, est-ce que vous savez s'il y en a un qui est plutôt sec ?
    - Non, on goûte pas les vins nous.
    - ...
    - ...
    - Bon, amenez-nous une bouteille du blanc le plus cher et puis voilà.

    Vingt minutes après arrive une demi-bouteille de rosé...

    Etonnamment, nous fumes, je crois, les seuls à être servis assez rapidement, les plats étant même corrects (on pardonnera le pain dur comme du tek, la tranche de melon accompagnant tous les plats et la sauce de salade cachée sous la salade). Comparativement à nos voisins eux aussi plongés dans une perplexité extrême flirtant heureusement avec la franche hilarité, on s'en sortait plutôt bien.
    Evidemment, au moment de payer, le lecteur de cartes bleues tombe en rade, puis le serveur se trompe de montant tandis qu'un cuistot manque de me planter ses fourchettes dans le mollet gauche. Mais bon.
    Sinon Montpellier, belle ville à scooters pleine de terrasses pleines de garçons avec d'autres garçons.
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commentaires

C
j'adore le "on goûte pas les vins nous".PAR-FAIT.
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D
ça me rappelle un restau de ce même département où, après un repas catastrophique mélange de plats froids, pas bons et d'un service médiocre, le serveur nous courru après pour nous demander de revenir car nous nous étions trompés dans l'additionaprès re-contage ben non, c'était bon, la vraie soirée resto toute pourrie (mais sans les parasols)
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