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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 21:47

 

Moi, j'ai été élevé aux biscuits REM, ceux qui faisaient environ 5 cm d'épaisseur et sur lesquels on rajoutait à peu près autant de beurre avant de tremper le tout dans des bananias bien épais pour s'assurer l'apport calorique journalier d'un éléphant de mer adulte.
Tu m'aurais pas fait manger autre chose (ma grande-tante me forçait à avaler des Triscottes)(son âme est à Satan)
Alors aujourd'hui, cohabiter avec quelqu'un qui ne jure que par les Casse-croûtes BN, j'ai peur de me renier, tu comprends.

Dilemme.  
Et bah j'ai relu tout Deleuze (après tout c'est le seul penseur muni de couteaux à beurre au bout des doigts) : il dit rien sur les gâteaux du petit déj', nada, aucun avis, même pas une petite préférence suggérée du bout des lèvres, que dalle.

"Philosophe engagé", mon cul oui. 


 

 http://boulyzekid.free.fr/blog/tumblr_lz8zr5XjG71qauoceo1_500.jpg

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 15:18

 

ElizabethTaylorwashingdog759834.jpg

 

 

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21 juin 2005 2 21 /06 /juin /2005 00:00

Eclipse, partie emprunter une Maglite à E., pose sur le rade un regard tendre et désabusé. Le chti roupille en marmonnant "kèskispasse ?", une zapette tatouée en creux sur le front, la soeur Tiwane, recroquevillée et muette, grelotte. Chopant une couverture derrière le zinc, la môme couvre la grande, retire la zapette de la main du chti. "Haut la main, j'l'ai emporté, l'concours de beuverie ! Breizh vaincra !" Ayant découvert une crypte au sous-sol, et une bouteille de framboise à peine entamée, elle décide de se faire le grenier, la boutanche sous le bras...

Bouly s'extirpe de sa sieste en entendant quelqu'un qui monte la frêle échelle de meunier.
- Gaffe, c'est tout vermoulu là-haut, d'ailleurs ça fait des années qu'on n'y a plus mis les pieds... Tu pourrais tomber sur n'importe quoi, une enfilade sérieuse, un modérateur, un pack de Tourtel... T'as dû aimer les Resident Evil, toi, pour farfouiller les masures lugubres à mains nues comme ça !
- Résidus des villes ? Kwâ ? Bon, pas le temps de redescendre, déjà une écharde dans la main, sur cette fichue échelle...Bon, un ptit coup d'framboise, pis choper la Maglite.. Tout noir encore ici.

Le faisceau de la lampe en titane, réglé au plus large, balaye une étendue vaste et vide...Sous la lumière, la poussière semble prendre des teintes verdâtres...Dans un coin, la môme aperçoit une armoire normande immense...Le placher grince et craque par endroits...S'approchant de l'armoire, elle avise un rai de lumière bleutée plus loin, au fond...D'abord l'armoire. Ouvrir. Forcer. Coup de tatane. Voilà. Eclairer.

- Mince!!! Shibia!!!

Momifiée, tenant encore un fouet et un trousseau de clés qui n'ont plus rien verrouillé depuis un bout de temps, la modératrice repose à côté de crânes, difficilement identifiables comme "humains". Sur l'un d'entre eux, on peut encore lire : Saroumane...

Comme elle l'a appris dans les Livres dont Vous êtes le héros, Clipso prend le fouet et la fiole d'invisibilité accrochée à la ceinture de la regrettée S.

(Une voix s'élève des ténèbres, pleine d'une insondable menace)

- Craignez, pauvres cruches, la malédiction de Shibiââââ !

- Tiens, tu vois, c'que j'te disais! J'aurais pas dû lui piquer son fouet...N'empêche, pauvre cruche, non mais ??? Pis elle avait pas cette voix, Shib'....
- AVENGER!!!!! J'vais t'bouffer tes yeux d'azur!!! Des trous noirs tu vas avoir!!!!
- J'vous avais bien dit de pas monter, s'amusait Bouly dans son coin, maintenant ça va être une boucherie, j'vous l'dis moi...
- Non mais quelle idée d'aller farfouiller là où c'est intéressant, aussi... Bon, c'est pas grave, j'ai une gousse d'ail, un crucifix et un crapaud de bénitier spécial anti-malédiction. (Bon, alors, où ai-je fichu ce satané bouquin ? Ah, le voilà. Traité pratique et méthodique de l'exorcisme, par Laurent Bernard). Alors... page 74... Ah : "Les réincarnations de personnalités virtuelles", (on dirait une note Andersen Consulting), voir "Puppetmaster"... Page 132.... "Fanfreluches, envoûtements et mistouflets". Hein ? Comprend rien à ce truc, moi. Ch'uis cartésien, screugneugneu. Ah, là : "Comment exorciser la présence maléfique d'un ange déchu"). Ca colle, ça, non ?
- (...)
- C'est ça, répondez pas tous en même temps, surtout ! Bon, alors maintenant, faut passer aux matières premières. De l'eau bénite, OK. Fraîche de ce matin. Un crucifix en argent massif dissimulant une dague, au cas où (aurait appartenu à Torquemada), OK. Un bambou de Nouvelle Calédonie qui a servi de canne à Jean-Paul II quand il bougeait encore, OK. Un crâne d'authentique cathare soigneusement évidé... (Quoi, ça sert jamais à rien dans les scènes d'actions, les intellos au crâne mou ? Non mais...)
- Ah, non !! Je m'insurge et me porte en faux contre cette vile auto-flagellation des intellos au crâne mol !! Ca sert beaucoup dans les scènes d'action... Faut bien qu'y en ait un qui se fasse bouffer par la bête, puisque c'est pas moi !

Puis la voix se grumela et, grommelante, Clipso dit dans la barbe qu'elle n'avait pas qu'on l'y reprendrait à jouer au club des 5... Maintenant le plancher craquait dangereusement, pliait par endroit.. L'allait être content le Marcel. Laissant les autres à leur fascination morbide pour le corps nu et momifié de Dame Shibia, oubliant son passé de Puppet Master et de maître des Zombies, elle entreprit d'aller voir ce qui brillait bleu dans le fond.


(...)

- et sinon, tu les as vu, toi, les filles, récemment ? J'les ai laissées là-haut dans le grenier, j'entends plus rien, j'ai un peu honte... Mais j'ai un peu peur aussi... Nan, pas des zombies, des filles, à deux ou trois, tu sais pas de quoi elles sont capables !

(rideau)

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7 juin 2005 2 07 /06 /juin /2005 00:00

Déserté, le rade...Marrant...Pas que le rade soit vide, non. Marrant cette persistance rétinienne, qui fait voir à la môme des scènes antérieures à son arrivée...Elle croyait avoir vu Makhno, pire, croyait avoir entendu les Ramones, mais l'impression passée, a dû se rendre à l'évidence: personne ici. Fouillant les poches de son jean's, exercice délicat quand le jean's est serré à ce point, elle en extrait un seul petit euro luisant. Une chanson. Bonne idée, ça, les Ramones.

wanetoutriphore!!!!!

La pièce avalée, la machine lui fait un show lumière. Lance le son

standing here in front of the mirror
its gonna be all right tonight
feelin hot yeah I'm on fire
I'm never ever goin to tire

La persistance rétinienne - pas d'autre mot pour cet étrange phénomène, peut-être dû à l'installation d'une trappe spatio-temporelle - perdure. Des gens vont et viennent, certains sont attablés, d'autres accoudés, des filles agenouillées, des gars étalés...Non, c'est pas la faille, c'est le gâtal, se dit la môme... A une table, ça gueule sec. Clipso tend l'oreille, pas encore pointue, mais déjà verdâtre. Le son lui parvient, des Ramones et des barbants

tonight it's gonna be alright
chasing the night
its gonna be alright
chasing the night
its gonna be alright
chasing the night

A une autre table, d'aucuns écrivent un polar inspiré. Mort d'un journaliste. Une affaire sensible, des services secrets, une femme, les sables du désert. Une chute. Hey Ho, let's go !

Rock all night
sleep all day
it don't matter what they say
ain't never gonna change my ways
& i won't be back till Monday

Plus loin, une blonde tape du poing sur la table. Ca discute sec, mais poli. De vraies divergences, pas d'insultes. Ca cause spectacle, femmes enceintes, acteurs et actrices richissimes, privilèges, gestion étatique de la culture...Quelques journaux, quelques coupures sur la table. Un vieux recueil de contributions. Nostalgie. Hey ho ! Let's go !

feelin exasperating
excitement generating
I'm never ever gonna tire
city is overloading
the circuits are exploding
ain't comin down, no I'm too wired

L'hallu disparaît lentement. Le rade retrouve son allure de nuit. Formica noir, cercles blanchâtres, personne n'a passé l'éponge. La môme décide de faire un effort. Faut vraiment qu'elle soit dans un état second, ce soir. Personne sur les banquettes de moleskine, rouge, forcément. Un vieux fanion oublié avec une corne de brume. Deux verres de jus de fraise non entamés. Paris est plein de boulevards et d'histoires nulles et non avenues.

WE'RE OUTTA HERE TONIGHT!!!!!

 

 

Comatant comme il se doit - il a dû rester à l'heure de San Francisco à force d'y aller - Bouly pénetre dans le bar de bon matin. Eclipse bavant une substance verdâtre sur la moleskine, Leeloo qui flotte dans un Mojito telle une Mena Suvari échelle 1/20ème au milieu des pétales de roses, Mack sifflote "I hear Ramona sing/And I hear everything" dans un demi-sommeil, Mary coince la bulle sous un étrange masque capillaire strawberry : tout a l'air normal, luxure, calme et volutes bleutées.

- Bon bah j'vais m'le faire tout seul mon kawa-calva...

- Pfouuu, ça sent le fauve ici ! Ils organisent une séance "naturisme et abblutions" à la piscine municipale. C'est à deux pas. On pourra mettre plein de produits moussants et de sels de bain dans le grand bassin. Qui en est ?

- Moi je suis Avy ! (de suivre, hein...) J'ai besoin de ma bouée canard ou les sels nous feront flotter ?

- Toi, tu auras le droit de venir boire un drink sur mon bar gonflable.

- J'prendrai un long drink à l'anis, alors.

- Hum... Nan j'ai pas rougi ! C'est l'soleil. Heu, par contre, évite les talons aiguille, parce que le bar gonflable, il aime pas trop.

(rideau)

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27 mai 2005 5 27 /05 /mai /2005 00:00

- Ah, mince, on est déjà dans les blancs, alors... Boh, allez, vas-y, sers donc, on passera directement aux alcools forts après. Les gars sont tous partis bosser, on va pouvoir se raconter des cochoncetés. Tu crois qu'on l'a vraiment conquise, notre autonomie par le travail...? C'est vrai, r'garde. Tous occupés, nous, pire qu'en RTT, à se murger un mardi après-midi à 14H39...T'sais quoi ? J'crois qu'on a gagné notre autonomie par rapport au travail même!! Wouaye!!!!!! Trop fortes, nous! Quoi, j'ai un trou à mon jean's...Ouais...Tu sais c'que ça coûte, un jean's ?? Faut pas déconner non plus. J'ai mon temps. C'est mon luxe! A la tienne, belette!

- Bon, ça arrive mon ratafia ?

- Comment ça "ton" ratafia ? Mon ratafia oui ! Si tu crois que j'me suis gelé les miches (d'où l'effet tenseur, mais passons) sur la montagne de Reims à siroter ce brevage des nuits entières pour ne pas être Môssieur Rata, c'est mal me connaître ! Allez, chuis pas chien, j'en remonte une caisse. Gaffe quand même, c'est du 55°, sucré certes, mais quand même.

Bouly repart dans la cave en gromellant.

Face au débit de paroles ADSL de ses commensaux, la môme Eclipse répondait toujours après coup. Pas qu'elle fut bègue, nan. Juste lente. Du coup, ça devenait presque poétique, tant d'anachronisme. Elle vantait sa framboise quand tous étaient au ratafia. Remarquez, Mary, elle, continuait de proposer son blanc. Devaient en avoir des caisses à refourguer, dans la Mary Family...

Bouly remonte de la cave avec sa caisse de rata... pour constater que l'affluence a facile doublé et qu'il y aura bien besoin d'une seconde caisse. Repart en bougonnant.

- Avenger, tu suis Boultan ? C'est tellement sexy, les caves...

- C'est bon, merci, j'en suis pas là quand même ! Envoyez moi plutôt de la gazelle, c'est qu'il fait sombre en bas, j'voudrais pas me perdre tout seul ! beugla Bouly qui avait l'ouïe fine.

- Vieux vicelard, va ! C'est pas les caves du Vatican, ici.

 

 

Le Bouly, bizarrement, n'en cessait pas de retourner à la cave. De se retourner pour aller à la cave.. Faudrait penser à lui dire qu'y a pas que son derrière, qu'on apprécie, se dit la môme, in petto, qu'elle aimait bien, même si ça lui rappelait ad nutum, sans qu'elle ne sache plus très bien, d'ailleurs, d'où ça venait...Ad nauseam, le souvenir n'en cessait de refluer et de s'effacer à la fois...

- Ah, attend, l'a oublié de redescendre une caisse, là...Vais la ram'ner...faudrait pas qu'ça s'perde ces choses là, ni que ça sentasse...

Croyant ramener la caisse, vide, de ratafia à la cave, Eclipse s'était trompée d'escaliers... Dans un noir absolu et une humidité équatoriale, la chaleur en moins, au début, du moins, elle s'était retrouvée dans une pièce où luisaient fugacement de petites flammes bleues, ballerines improbables au-dessus du sol... "Mince, alors ! Du méthane ! Mais qu'est-ce qu'il se passe chez Marcel ?" Soudain, elle sentit quelque chose la frôler.

- Bouly ? ...A..Avy ???....P..C...M..??? Merde, répondez quoi! C'est pas drôle!!

- N'aie pas peur jeune fille, lui sussura Bouly qui surgit sans bruit derrière elle, et qui, décidément, sussurait beaucoup aujourd'hui, ce sont juste les butagaz sous les cuves de rata que tu vois là. Vu la demande, on accélère un brin le travail des bactéries, t'vois ?

La chose avait pris la voix de Bouly... Pour l'apparence, Eclipse n'en pouvait rien dire... Son briquet refusait de s'allumer. Trouillard... Ou alors c'était sa sueur à elle, qui avait détrempé la pierre... Oui, la voix de Bouly, mais Bouly ne l'appelait jamais jeune fille... La chose essayait de la rassurer, pour qu'elle ne découvrît pas que se cachait une crypte en ces lieux... Peut-être un ancien cimetière d'apaches ? Une main aux fesses...! C'était bien Bouly...Mince, je l'aimais bien mon histoire de crypte...

- Attend, y a Mary qui hurle, faut aller voir...Mais non, arrête j'te dis...rhooo...hum...

"'tain, caramba, encore raté !" pensa Bouly, dépité.

"Pfiou !" se dit la môme...On a eu chaud...De là à ce qu'il ait maté en loucedé, le Marcel, y avait pas loin. N'empêche. J'trouvais ça chouette, moi, d'imaginer qu'il avait peut-être enterré un porc péroxydé dans sa cave, une outre de fatuité, une poche à gaz n'en finissant pas de s'évaporer en pets post-mortem. Au lieu de ça, un bouilleur de cru clandestin, le Mercel, qu'on appelait aussi comme ça, en raison de son appétence tout azimuth pour les choses du sekse. Yvette, Bilal, uni-, et Mercel, qu'est bi... Bon, restait à retrouver la Sanseverina...

Bouly confisqua les bouteilles jusqu'à nouvel ordre. Celles qui auraient encore soif n'avaient qu'à se risquer à la cave. Ceux qui auraient encore soif font la bise à Mary, avec c'qu'elle tient, ça devrait suffire pour leur égayer les neurones.

(rideau)

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17 mai 2005 2 17 /05 /mai /2005 00:00

Mary entre dans le rad.. "Bonjour tout le monde", dit elle à la volée... Et elle prend un croissant avant de mettre Aznavour dans le Juke Box.

Dès les premières mesures du Temps, Bouly revoit passer devant ses yeux fatigués les pas de danse de Monica dans l'Appartement...

Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre

- Ca va mon Boubou.... Dure soirée hier?

- Non, douce. Justement. Bref. Allez, séquence Fear Factor : je remonte une salade Eurest pour quelqu'un ? Nan ? Vraiment pas ? 'tain vous êtes pas des aventuriers de l'extrême les gars !

Le garçon part servir de cobaye aux exactions de l'industrie agro-alimentaire

(...)

Le garçon émerge doucement du coma dans lequel l'ingestion précipitée de nourriture collective l'a plongé. Seul méthode efficcace : le Fly or Die de NERD. Brutal mais salvateur (non, pas Adamo). Soudain, cri de hamster jovial.

- y reste de quoi faire un mug de café ?

Boultan sort un thermos 250 litres de sa poche, c'est un peu Capitaine Caverne, l'boultan.

- Pour sûr qu'y'en reste

- Chouette! faut quand même que je fasse gaffe à pas me noyer dedans !

- Z'inquiétez pas, en cas de problème, j'ai élevé des cochons à Baywatch, ils te ramènent un Erika à la dérive en moins de deux...

- Ah non, hein, je veux pas qu'un cochon m'approche !  

- T'as tort, semblerait qu'ils ont des orgasmes d'une demi-heure. C'est quand même top, non ??!!!

- C'est bien c'que j'pensais : les cochons, c'est pas humain.

(...)

 

 

Il fait moche, ça induit nostalgie et mélancolie, toute la chienlit des sentiments gris. Le visage hâve, les traits tirés, apparition avant éclipse. Dans les tympans, les sombres trilles de Ian Curtis. Dans la tête, l'idée d'une même fin.

- Cravate, corde en lin, carré Hermès, c'est pas le choix qui manque ; le problème, c'est de pondre un chef-d'oeuvre AVANT, qui laisse une trace, même désagréable...

Bouly passa en coup de vent prendre une mousse et citer un grand philosophe wallon :

"L'amour laisse comme une traînée de souffre derrière lui, comme une odeur qui traîne et que malgré tout dès que tu rencontres quelqu'un, tu sens, un peu comme quand tu vas pisser et que tu sens tes doigts. Tu vois ? Ca sent toujours, faut te laver les mains deux, trois fois avant que tu n'oublies que tu aies fait pipi !"

- Hey, y'a un truc à grailler, dans le coin ? Genre croque ou tartine ? Nan ? Que du liquide ? Bon, un Viandox, alors, please, j'ai les crocs...

...en attendant, elle pense à la discut' : l'amour, la merde...Il n'y a pas d'amour heureux ? Mouais... mais la femme est l'avenir de l'homme, non ? Alors, que serai-je sans toi ?

- Qui a mis du crack dans mon Viandox, dediou ?!

- Elle est la couleur de son âme, qu'il parait. A rapprocher du proverbe félin : "l'avenir appartient à ceux qui se lêchent tôt". Le rapport ? Après 4 ou 5 prunes, ça devient clair...

- Tant qu'on y est, dans la vraie vie des vrais gens alcooliques, je cherche un troquet parisien plutôt central pourvu de baby-foot - ça a l'air con comme ça mais ça devient rare - quelqu'un aurait ça sous le coude ? J'ai peur qu'il soit désormais inconciliable d'habiter dans une ville à 6000 roros le m² et de discuter pissettes des demis, betteraves coupe-mains et pêche de l'arrière...

- Boulyyyyyyyyyy!!!!! Ca me revient!

Rue des Trois Frères, à Montmartre, y a le Vivarium; pour y aller, tu remontes la rue, selon que tu viens à pied depuis la place du théâtre de l'Atelier, ou du métro Abbesses (prendre dans ce cas la rue Yvonne le Tac) puis, passés le Machin (y a E et O dans le nom, mais c'est pas le Dépôt), avec ses grandes baies vitrées, qui fait l'angle des rues des Trois frères et Yvonne Le Tac, le tabac qui est sur le trottoir de gauche en remontant, tu montes encore, encore un peu, voilà, devrait y avoir une voiture de course de collection jaune, très basse, puis, là, sur le trottoir de droite, tu le vois, juste avant le coude que fait la rue, les vitres sont peintes, je crois, bon, et puis c'est marqué Vivarium, et il y a une pancarte lumineuse sans ampoule au nom d'une marque de café.

Y a tout ce qu'il faut. A une époque, il y avait même un singe, qui buvait dans les demis et bouffait les clopes. Heureusement la fondation Bardot lui a inoculé un pneumocoque fatal. Maintenant, il y a les personnages montmartrois, de l'absinthe, un flipper, un baby, un juke box, un ordi, un patron grincheux qu'a fait l'Iran, Guy, neurasthénique depuis la mort du singe (surtout, pas z'en causer!), une gentille grognonne derrière le bar, Maria, plus large que longue, un photographe à la manque (proprio de la voiture jaune), des actrices à la petite semaine, des chanteuses de rades, des anars, des soudards, pas de banlieusards, des tables en formica, des chaises en bois, des gars au 421. Et un baby, donc.

- Merci mamz'elle

- Service

(rideau)

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5 mai 2005 4 05 /05 /mai /2005 00:00

Bouly enclenche Hullabaloo sur l'écran géant (oui, le patron a investi) histoire de se réveiller un peu, et attaque les digeos. Mary passe en coup de vent, fume sa clope d'une seule taffe phénoménale, et ressort. Eclipse affiche une bonne humeur dont on ne sait s'il faut en remercier l'arrivée du printemps, la vue des alpages ensoleillés ou bien quelque emballement hormono-sentimental de bon aloi. Les autres comatent doucement et papotent par petits groupes. On est en pré-congé quoi.

- Happy hour à 17 h, Jeanlain, Margarita et p'tits grégorys, tenez-vous prêts !

- Ahhhh.... Veut bien un pack de Jenlain pour faire passer le café et le restau turc qui allait avec. Enfin avant. A propos, la bière turque, c'est comme de la bière même pas turque. Satanés brasseurs allemands !

("you're my plug-in baby/crucify my ennemy", ça veut rien dire en plus... Ca sonne bien mais ça veut rien dire ! )

- Va pour la jeanlain papounet, mais t'attends 17h pour finir le pack de 12, sinon, l'happy hour, in ze baba, t'es prévenu !

Mary a des éclairs qui lui sortent de la tâte, façon Pikachu agacé ; PCM soliloque au fond d'un tonneau ; d'autres hésitent sur la meilleure manière d'estourbir les piou-pious, et le hamster fait des tours de roues pour se calmer. On est vendredi, 45 minutes avant l'happy hour, la tension monte.

- Crumble anyone ? propose le patron à l'assemblée crumblophage

Les hommes se taillent la moustache, les filles regardent les hommes faire, certains paradent avec des casquettes ridicules, d'autres soignent leur stress en hypothéquant leurs fesses : on est vendredi, un quart d'heure avant l'happy hour, et on se rapproche du grand n'importe quoi à vive allure.

- HAPPY HOUR !!

Ce disant, le barman quitte les lieux, préférant ne pas voir l'orgie qui s'en suivra inéluctablement. Il reviendra nettoyer les dégats au petit jour, consciencieusement, Sysiphe moderne remontant éternellement la cuve de bière de la cave.

- Bisouilles à tous, et bon WE

 

 

(plus tard, beaucoup plus tard)

- Bon, voilà mes affaires réglées et qu'est-ce que je constate? que personne n'a profité de l'happy hour??? Mais où sont les journalistes???

et le hamster s'en jeta un p'tit...

- Tout se perd, ma bonne dame, tout se perd ! marmonna le tenancier, occupé à briquer les cuivres et à cirer le parquet vermoulu. Heureusement qu'il en reste des comme nous, des stakhanovistes du buffet à volonté, des forçats de l'open bar, des irréductibles du petit four-champagne !

Cidre bio, hoummos frais, pain au noix et fromage de Laguiole : le seven to one à la grolandaise s'annonce festif au rade...

- Je crois que les journalistes d'aujourd'hui ne se satisfont plus d'un happy hour... c'est un open bar qu'ils veulent !

- Pourtant, seven to one, c'est du gros happy hour quand même ! Ils veulent tuer le métier ou quoi ?

Bouly si dit que, décidément, les gens futés sortent en semaine, comatent au bureau et glandent le week-end. Essayant de régler la télé, il ne parvint pas à trouver quoi que ce soit de supportable, et glissa Les Rois Maudits dans le lecteur DVD : premier samedi du mois oblige, il fallait au troquet son lot de coucheries adultères dans des décors en stuc, fusse en vieux françois...

- J'vous préviens les filles, dans deux secondes, je nous considére comme définitivement perdus !

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1 mai 2005 7 01 /05 /mai /2005 00:00

Bouly attaquait l'apéro au bar et, dans un bon jour, se tourna vers Bara

- Et sinon, tu Suze ou j'te file un Ricard ?

- Bon, alors donc, on parle de quoi ? Un sujet bien sympa qui réunit tout le monde, qui touche tout le monde, qui concerne tout le monde.... Chais pas moi... La fellation. Ca vous branche comme sujet d'couv' pour un lundi?

- C'est vendeur ça coco, trouve-moi un panel sur les maréchaux, un témoignage émotion ("c'est là que j'ai senti que c'était l'homme de ma vie"), deux-trois photos floutées mais avec des poils quand même, et zou, rotatives !

- Oh putain, j'ai dû abusé des rillons et du siflard, j'ai comme une indigestion là... Ca plus le demi que j'ai dû quémandé deux fois et qu'on a bu à dix au moins, forcément que j'suis lourd... Un thé siouplé, avec un peu de dégivrant dedans, genre un truc qui finit en -gnac tiens... Au fait, ça fait longtemps qu'on a pas vu Eclipse pioncer sur des banquettes éventrées, et comme y'a des gars louches qui trainent en BM dans le coin, j'me d'mandais... Enfin bref... C'est des tapettes que j'vois par terre ? Z'avez pas peur de faire fuir la clientèle avec ça ?

Bouly se rendit enfin compte qu'il parlait au miroir estampillé Dubonnet et installé dans l'entrée. Il débouche bruitamment le cidre du pays d'Othe et commence à verser dans un bol, enfin un wok en fait

- -J'peux rentrer ? M'joindre à vous ? Me changer les idées ?

- Viens donc ma grande, ça fait un peu Collège des coeurs brisés mais y'aura toujours une boutanche pour s'remonter le coucou ! Tu Suze ou je... euh, nan, l'es trop tard pour celle-là... voyons voyons, vannes de nuit, vannes de nuit... raaaaaaahhhh !

Elle sourit, se dit in petto: ben ? Kèski lui arrive..? Partage sa boutanche au wok, le Bouly, 'jourd'hui ..? J'ai si mauvaise mine que ça..? Ah non, ça doit être la ceinture à clous. Ouais, ça impressionne toujours, ces trucs là. Faut savoir se faire craindre, dans la vie.

- Ouais ! Bon, en attendant, faut qu'je me libère les mains, pis mon pantalon commence à descendre..Ben, normalement, j'aime pas les bulles...Mais il doit sentir la pomme pourrite, çui-là, non ? Alors OK ! (Avisant le grand vide au fond de la salle) Marcel, tu l'as rendu à Kiloutou ton écran géant ? Ben ? Y a un Melville ce soir... Bougez pas, j'ramène ma TV. Houmpf...

Ramasse sa ceinture à clous. La remet autour de ses hanches. Vérifie qu'elle ne se détache pas: trois petits sauts. Bon. Va choper le boîtier du juke-box, monte le son. Les poumons de la machine crachent du Iggy. No Fun. Voix éraillée, abus en tous genre, la môme gueule.

- No Fun, my babe, it's no fun... No Fun, my babe, is no fun!!! No funnabee alone, walking by myself!!

Affalée, la môme fait comme chez elle. Arrête de chanter toute seule. Nettoie pas le zinc. Mate Melville. Ecoute les Stooges. Roule rapidos pour fumer rapidos. Savoure. La fumée est bleue, et dorée par endroit. Ca lui rappelle un texte, qui commençait comme ça: Je ne descends pas. Sauf cinq minutes, chaque matin, pour acheter des clopes et du pain. Ca commence à désynapser grave. Tout et n'importe quoi à la fois. Dans tous les sens. Des neurones qui ne se connaissaient pas se découvrent, causent ensemble. A l'image, Delon descend du trom à Place des Fêtes. "Le marché, l'araignée, le steak de ch'val, c'qu'il était bon. Paraît qu'c'est plus tonifiant que le boeuf. On est ce qu'on mange, disent les mosleems. Vaut mieux être canasson que bovin, c'est sûr..Mais cochon ? Pourquoi pas cochon ? Y en a bien qu'ont tout du goret: les poils, jaunes, fins, la peau, toute rose.." Tire sur son joint. In petto, se tait. Les clous lui perforent les fesses. Les sent pas. Au choix: c'est une dure ou trop d'graisse...

 

 

(...)

Dans la fraîcheur âpre du petit matin parisien, Bouly s'extirpe de ses moelleux coussins bienodorants pour découvrir un vieux bedot à moitié entamé dans sa main et quelques boulettes mal consummées dans l'oreille gauche - encore quelqu'un qui a joué au cendrier humain. Eclipse ronflotte en serrant une bouteille de Canard WC entre ses cuisses, et Mary émerge doucement et se refait une beauté en s'aidant d'un enjoliveur de marque allemande.

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26 avril 2005 2 26 /04 /avril /2005 00:00

- Salut Marcel, ça va ? Mets moi un 102, steup. Ah, tiens, Bouly, Avy, ça roule ? (et, LE truc phénoménal) Quelqu'un a des feuilles ?

- Rien que des A4. Désolé. Un ballon d'rouge par ici, siouplaît !

- Des feuilles, j'en ai toujours okazou, t'inquiètes... Z'avez autre chose que de l'essence de hamster priapique à mettre dessus ? Non parce que la dernière fois, avec votre mélange Curly / semence séchée de cochon d'Inde, vous m'avez dézingué pour la journée entière !

- Marcel, t'as pas des chipsters ? J'crois qu'il est en manque, là, l'Bouly. Regarde. Il lit Les Nuits Fauves. Ca a pas l'air d'aller. Ca...

- Un 'tit Medieval Madness, ça tente quelqu'un ? on peut jouer jusqu'à 4 !

- Ha! Ha! Peasant Madness, machin Madness, tutti Madness, pis les cavaliers, là, trop bu, bon estomac, mauvaise mémoire, tous coup sur coup j'vous les fait! 2 millions le premier château, puis 3, 4, 5..Ca va vite, hein. M'enfin, comme vous le savez, on se bat contre la machine, pas contre les autres...Faut claquer, hein. (oui, bon, c'est vrai, je ne peux m'empêcher de sentir ma petite vanité titillée quand je vous rétame d'une main, mais bon...). (voilà...ça fait sa maline et ça se retrouve seule toute devant le flipper...tout moi, ça..).

Hélène, euh, Bouly et les garçons admiraient cette frêle créature qui luttait d'arrache-pieds contre la machine d'acier, l'entraînant dans une sorte de tango monstrueux digne des pires John Carpenter. L'avenir de l'homme, se disaient-il, est définitivement la femme, enfin ce genre-là du moins.

- Sarah Connor ? dit Laurent d'un seul rot afin de fêter dignement l'alliance bientôt consumée dans un Tilt orgasmique de la femme et de la machine.

Sans lâcher du regard la bille de vif-argent qui tourneboulait les entrailles de la machines, elle lance:

- Hé, c'est qui...hmmpf!!...C'est Calvino ou c'est Eco qui dit que les femmes sont mieux outillées que les hommes pour jouer au flipper...non mais, han!...enfin, justement passqu'elles l'ont pas l'outil qui fait obstacle..oh la! Mais prends ça tiens! Hii! Pfiou...obstacle avec la machine...Wouaye, nique ton château duke of machin !

La bille filait d'un trait, passant le pont levis, franchissant la grille ouvert de moult coups de boutoirs. Pour ressortir aussitôt. Clipsou para l'avion d'un vigoureux coup de hanche assortit d'un "Han!" puissant.

- On joue quand nous ?

- Hé, Mary ! Salut ! Arrive, Avy est parti sortir les cockers et remplir son devoir con-jus-gale...

Happée par la bouche monstrueuse des géhennes flippériennes, la bille de vif-argent disparut; dans un râle, Clips' accueillit Mary...

- Nan parce que là ça fait vingt bonnes minutes clip-clip, c'est pas glop du tout, pi t'es en sueur, pi les camionneurs au comptoir commencent à te regarder avec envie... T'as un standing merde ! Laisse la main !

 

 

 

Bouly sort des chiottes, braguette oubliée dans sa hâte, sans avoir vu que l'irréparable avait déjà eu mieux..lieu... Regard noir lancé par Eclipse.

- C'est à toi, drôle...

- Ca lui arrive tout le temps!!! J'te jure, on a beau lui faire remarquer discrétement, il imprime pas!! C'est fou ça, Boultan! Faut lui donner des Curly, ça va aller mieux aprés...

- C'était donc ça dans le sac plastique ? Bah, laisse béton Marylou, c'est pas pour dire mais tout ce qui est stocké dans ta caisse prend un drôle de goût... Pi là c'est mon tour, j'me suis pas radiné dard-dard le zgouaille aux quatre vents pour laisser passer ma chance. Duke, ton heure a sonné, sache-le.

- L'pauv Boubou, qui va jouer comme ça, le kiki à l'air... Pfftt...

Dans un ralenti cinématographique, deux neuronnes opérèrent une jonction dans le cervelet embrumé de Laurent. L'étincelle qui en résulta l'éblouit une trop longue fraction de seconde.

Duke, ton heure a sonné, sache-le.
Duke, ton heure a sonné, sache-le.
Duke, ton heure a sonné, sache-le.
Duke, ton heure a sonné, sache-le.
Duke, ton heure a sonné, sache-le.

- By Jove, voilà qui sent la contrepèterie !

- Chuis désolé, mais j'ai vu des trucs organiques avec plusieurs pattes qui couraient sur les sièges arrières... C'est un peu la Christine de Montbeliard ton carosse... Faut avouer...
(et personne qui me remettrait la Retrodor dans son sachet, pourtant ils voient bien que j'ai les mains prises, mais non, ah les hobereaux, 'pensent qu'à me faire perdre tiens...)

- Non, mais....Bon, voilà, faut qu'on t'dise...La dernière fois qu'on est tous montés, tu t'souviens ? Makhno devant à cause des jambes, avec PCM sur les genoux, et Leep, Laurent, Avy, Leeloo, sens d'sus dessous derrière, pis Bouly et bibi dans l'coffre...Ben on a un peu renversé de sangria...Mais c'est pas moi qu'a vomi!!!!

- Bande de chiens, voilà, obligé de jouer à une main pour retrouver un peu de cet air mystérieux qui plait tant aux femmes, entre 3 et 7 heures du matin, dans mes rêves... AHHH merde, j'ai loupé ma fourchette, forcément... 'm'le paierez... Bon, au suivant, j'ai soif !

(rideau)

 

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