1 janvier 2010
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20:19
Y'a des films qui sont gâchés par la bande-annonce qui dit tout ou par le bouche-à-oreille qui déforme, y'en a aussi qui sont gâchés par une affiche trop évidente surmontée d'un pitch bêta, comme Esther. En un clin d'oeil t'as compris le topo, tu sais où ça va t'amener, tu sais même que ça ne va pas transgresser les lois du genre ("vous allez adorer la détester", de mémoire - ou comment annoncer l'absence totale de prise de risque). Malgré deux-trois idées (l'enfant surdouée et surtout la petite soeur sourde, un gimmick narratif pas assez utilisé), les petits jeux d'Esther suscitent donc davantage les rires que les cris d'effroi des spectateurs placés d'emblée dans la connivence, et ça aurait pu être l'intérêt du film, de prendre partie pour la méchante qui dynamite une société sur-intellectualisée (vite, un pédopsy, ma fille a dit "fuck" !) et über-bienpensante où les gens arrêtent de boire (si tu bois tes enfants meurent) et de baiser (l'horreur castratrice de l'"espace loft" pour un couple avec enfants enfin dénoncée !) et le soir venu racontent en langage des signes l'histoire de leur gamine morte-née à leur gamine sourde pour qu'elle fasse de beaux rêves, mais non, mère courage garde désespérément la main face à l'alien. Un film de dimanche après-midi pas désagréable mais qui manque singulièrement de couilles (la scène de séduction, très bien mais bon sang mais allez-y vraiment !).
(message au réal)(quoi, on n'est plus à une parenthèse près)(message donc : boire une bouteille de vin ramollit certes un peu les reflexes, mais ça ne suffit pas pour devenir quasiment aveugle)(juré, testé)